Le « Protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise » (ex Protocole national de déconfinement) vient d’être mis à jour et publié sur le site du Ministère du travail, le 31 août 2020 en soirée. Il s’applique à compter du 1er septembre 2020.
Les règles relatives au port du masque retiendront particulièrement l’attention des employeurs. Leur complexité et leur rigueur devraient rendre quasiment impossible le port « par intermittence » du masque au sein des entreprises placées en Zone Rouge.
Nous proposons de passer en revue les dispositions spécifiques concernant le port du masque (pages 6 et 7 du protocole).

 

 

Par Hugues Wedrychowski et Sylvain Mercadiel

 

 

Suite à l’actualisation des connaissances scientifiques sur la transmission du virus par aérosols et compte tenu des recommandations du HCSP en date du 28 aout 2020, le port du masque grand public est systématique au sein des entreprises dans les lieux collectifs clos.

 

Il est associé au respect d’une distance physique d’au moins 1 mètre entre les personnes, de l’hygiène des mains, des gestes barrières, ainsi que du nettoyage, de la ventilation, de l’aération des locaux et la gestion des flux de personnes.

 

Des adaptations à ce principe général pourront être organisées par les entreprises pour répondre aux spécificités de certaines activités ou secteurs professionnels après avoir mené́ une analyse :

 

  • des risques de transmission du SARS-CoV-2,

 

  • et des dispositifs de prévention à mettre en œuvre.

 

Ces adaptations font l’objet d’échanges avec les personnels ou leurs représentants, afin de répondre à la nécessité d’informer et de s’informer pour suivre régulièrement l’application, les difficultés et les adaptations au sein de l’entreprise et des collectifs de travail.

 

Les mesures conditionnant la possibilité́ d’organiser ces adaptations dépendent du niveau de circulation du virus dans le département d’implantation de l’entreprise (ou de l’établissement) selon des modalités présentées dans le tableau en annexe 4 qui distingue les :

 

  • Niveau de référence (le + sensible) : Départements où l’état d’urgence sanitaire (EUS) est déclaré.

 

A date : Guyane et Mayotte. (31/08)

 

 

  • Niveau 1 / Zone Rouge : Départements déclarés par les pouvoirs publics zone de circulation active du virus (notamment en raison d’un taux d’incidence pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours supérieur à 50)

 

A date : Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Yvelines, Val d'Oise, Essonne, Seine-et-Marne, Sarthe, Gironde, Rhône, Loiret, Haute-Garonne, Hérault, Gard, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Guadeloupe et Martinique. (31/08)

 

 

  • Niveau 2 / Zone Orange : Départements où le taux d’incidence pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours se situe entre 11 et 50.

 

A date : Ain, Ariège, Aude, Alpes de Haute Provence, Aube, Bas-Rhin, Corse du Sud, Drôme, Essonne, Gard, Gers, Haute-Savoie, Hautes Pyrénées, Ille-et-Vilaine, Isère, Eure-et-Loir, Loire, Loire-Atlantique, Lot et Garonne, Indre et Loire, Marne, Mayenne, Mayotte, Meurthe et Moselle, Moselle, Nord, Oise, Puy de Dôme, Pyrénées Atlantique, Pyrénées Orientales, Réunion, Maine-et-Loire, Seine Maritime, Seine et Marne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Yonne, Yvelines. (31/08)

 

 

  • Niveau 3 / Zone Verte : Départements où le taux d’incidence pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours se situe jusqu’à 10.

 

Le taux d’incidence est publié par Santé Publique France.  Il s’applique à partir du lundi suivant la publication.

 

 

Le Protocole précise qu’il est « possible de retirer temporairement son masque à certains moments dans la journée, dès lors qu’un certain nombre de mesures sont prises, par exemple l’existence d’une extraction d’air fonctionnelle ou d’une ventilation ou aération adaptée ».

 

Le nombre de ces mesures peut être réduit dans les zones de circulation faible ou modérée du virus dans le respect de conditions :

 

1./  Dans les zones « vertes »à faible circulation (incidence inferieure à 10 /100 000 habitants), elles sont de quatre ordres :

 

    • Ventilation/aération fonctionnelle et bénéficiant d’une maintenance [critère 1] ;
    • Existence d’écrans de protection entre les postes de travail [critère 4] ;
    • Mise à disposition des salariés de visières [critère 5] ;
    • Mise en œuvre d’une politique de prévention avec notamment la définition d’un référent Covid-19 et une procédure de gestion rapide des cas de personnes symptomatiques [critère 7] ;

 

2./  Dans les zones « orange »à circulation modérée (incidence comprise entre 10 et 50/100 000 habitants), s’ajoutera une double condition : la faculté́ de déroger au port permanent du masque sera limitée :

 

    • Aux locaux de grand volume [critère 3]
    • Et disposant d’une extraction d’air haute [critère 2] ;

 

3./  Dans les zones « rouges »à circulation active du virus (tenant compte notamment d’une incidence supérieure à 50 pour 100000 habitants), s’ajoutera aux précédentes conditions une condition additionnelle de densité de présence humaine dans les locaux concernés : la faculté de déroger au port permanent du masque ne sera possible que :

 

    • dans les locaux bénéficiant d’une ventilation mécanique,
    • et garantissant aux personnes un espace de 4m2 (par exemple, moins de 25 personnes pour un espace de 100 m2 ) [critère 6].

 

R E C A P I T U L A T I F

Dans les lieux collectifs clos :

 

Dans les cas où la dérogation est possible, le salarié qui est à son poste de travail peut ranger son masque à certains moments de la journée et continuer son activité. Il n’a pas la possibilité de quitter son masque pendant toute la durée de la journée de travail.

 

Le tableau joint en annexe 4 du Protocole (page 20) permet à l’entreprise d’organiser les règles opérationnelles du port du masque dans ses lieux collectifs clos en fonction de sa zone d’activité.

 

Par ailleurs, certains métiers dont la nature même rend incompatible le port du masque pourront justifier de travaux particuliers afin de définir un cadre adapté.

 

 

Dans les bureaux individuels :

 

Pour les salariés travaillant seuls dans un bureau (ou une pièce) nominatif, ils n’ont pas à porter le masque dès lors qu’ils se trouvent seuls dans leur bureau.

 

 

Dans les ateliers :

 

Il est possible de ne pas porter le masque pour les salariés travaillant en ateliers dès lors que les conditions de ventilation / aération fonctionnelles sont conformes à la règlementation, que le nombre de personnes présentes dans la zone de travail est limité, que ces personnes respectent la plus grande distance possible entre elles, y compris dans leurs déplacements, et portent une visière.

 

 

En extérieur :

 

Pour les travailleurs en extérieur, le port du masque est nécessaire en cas de regroupement ou d’incapacité́ de respecter la distance d’un mètre entre personnes.

 

 

Schématiquement pour PARIS – Région Parisienne, classés actuellement en Zone Rouge

 

Dans les lieux collectifs clos, le port du masque pourra être intermittent en respectant l’ensemble des conditions suivantes :

  • Distance physique d’au moins 1 mètre
  • Ventilation fonctionnelle et efficace (extracteur d’air)
  • Existence d’une extraction d’air haute fonctionnelle et proportionnelle au volume et à la fréquentation de la pièce
  • Grand volume dans l’espace de travail
  • Existence d’écran de protection entre les postes de travail
  • Mise à disposition de visière
  • Nombre réduit permettant d’éviter une trop forte densité : au moins 4 m2 par salarié
  • Politique sanitaire avec référent Covid-19